Anticiper les canicules de demain : comment ClimateVision permet la conception de datacenters résilients au réchauffement du climat
- tlaconde
- il y a 2 jours
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Chargés de maintenir des températures de fonctionnement sûres pour les serveurs et autres équipements électroniques, les systèmes de refroidissement sont un élément vital des datacenters. En cas de défaillance, les datacenters sont exposés à un arrêt immédiat, voire des dommages physiques. Ces incidents impactent directement la disponibilité des données et des services informatiques, entraînant des répercussions en cascade sur les entreprises et les clients qui dépendent de ces systèmes.
Pour prévenir ces risques, les systèmes de refroidissement sont conçus pour résister à des températures extérieures extrêmes. Les opérateurs s'appuient généralement sur les relevés de température historiques à proximité du site, partant du principe que les données météorologiques passées sont représentatives des conditions futures. Avec le changement climatique cette hypothèse peut se révéler erronées, en particulier pour des projets d'infrastructures destinés à fonctionner pendant plusieurs décennies.
Dans cette étude de cas, nous allons voir comment les opérateurs de datacenters utilisent ClimateVision, l'outil d'évaluation des risques climatiques de Callendar, pour pérenniser leur infrastructure et protéger leurs installations contre des canicules inédites.

Étude de cas : comment la défaillance de datacenters pendant la canicule de 2022 au Royaume-Uni a paralysé les hôpitaux londoniens
En juillet 2022, le Royaume-Uni a connu une canicule sans précédent. Les températures ont atteint 42°C à Londres, dépassant largement les records historiques. La chaleur a mis en défaut les systèmes de refroidissement de deux grands centres de données du NHS, paralysant les infrastructures informatiques de plusieurs hôpitaux.
Avant 2022, la température la plus élevée enregistrée au Royaume-Uni était de 38,7°C en 2019. Par conséquent, les systèmes de refroidissement des datacenters britanniques étaient généralement conçus pour fonctionner avec des températures extérieures maximales comprises entre 35°C et 40°C. Les sites plus anciens étaient même parfois basés sur des températures maximales inférieures à 35°C. Le 19 juillet 2022, ces limites ont été dépassées, entrainant la mise en défaut des systèmes de refroidissement de deux centres de données exploités par le National Health Service (NHS). L'arrêt du refroidissement causé par la canicule a entrainé celui des datacenters et de nombreuses perturbations: impossible d'accéder aux dossiers des patients, au planning de rendez-vous ou de consulter des résultats d’analyse...
La panne des datacenters du NHS pendant la vague de chaleur de 2022 a touché plus de 23 000 professionnels de santé. Le retour à la normale a pris trois mois et couté 1.4 millions des livres (1.7M€), auxquels il faut ajouter des coûts indirects probablement très supérieurs.
D'autres datacenters de la région londonienne ont également été perturbés pendant cette vague de chaleur, avec des pannes signalées par de grandes entreprises de la tech, dont Google et Oracle. Ces incidents ont mis en évidence une vulnérabilité généralisée des infrastructures informatiques. Ils illustrent les risques liés à l'utilisation de données météorologiques historiques, qui deviennent rapidement obsolètes avec le changement climatique, dans la conception de systèmes techniques.
Peut-on anticiper des vagues de chaleur sans précédent ? Ce que nous dit la science.
Pour construire des infrastructures résilientes, les opérateurs doivent tenir compte des températures extrêmes représentatives des climats futurs tout au long de la durée de vie de l'installation. En intégrant les projections climatiques, il est possible d'anticiper la fréquence et l'intensité croissantes des vagues de chaleur et d'autres risques liés au climat.
La méthode de référence pour anticiper les risques climatiques a moyen et long-terme repose sur l'utilisation de projections, c'est-à-dire de simulation de la météo future tenant compte des émissions de gaz à effet de serre et du réchauffement du climat.
Ces données ne peuvent pas être utilisées directement : des techniques de correction des biais et de descente d'échelle doivent être d'abord appliquées afin de garantir la fiabilité de ces projections à l'échelle locale. La correction des biais permet de détecter et de corriger les erreurs systématiques des modèles climatiques, tandis que la descente d'échelle traduit les projections globales en données locales détaillées reflétant les conditions géographiques et climatiques spécifiques du lieu du projet.
Bien que des méthodologies scientifiques robustes soient disponibles pour anticiper les extrêmes de température dans les climats actuels et futurs, leur adoption reste limitée par leur complexité.
Enfin, une analyse des valeurs extrêmes permet de quantifier la probabilité d'événements rares mais à très fort impact. En modélisant statistiquement les queues de distributions des températures, cette méthode permet de calculer des seuils de température correspondant à des probabilités spécifiques, comme une vague de chaleur cinquantenale (soit une probabilité annuelle de 2 %) sur la durée de vie du projet. Cela permet aux opérateurs d'infrastructures IT de concevoir des datacenters offrant un niveau de résilience optimal, en évitant à la fois les risques de défaut et de surinvestissements.
ClimateVision : la science du climat au service de la conception d'infrastructures résilientes
Callendar a intégré les méthodologies scientifiques de référence dans sa solution d'évaluation des impacts du changement climatique ClimateVision. Cet outil permet à ses utilisateurs de bénéficier d'évaluations rapides, fiables et accessibles des températures extrêmes pour les sites de leurs projets.
ClimateVision applique la théorie des valeurs extrêmes aux relevés météorologiques historiques et à des projections climatiques soigneusement préparées pour fournir une évaluation des températures maximales pour des temps de retour de 5, 10, 20, 50 et 100 ans. Ces analyses sont réalisées sur plusieurs horizons temporels, garantissant que les infrastructures et les installations sont conçues en tenant compte de l'évolution du climat tout au long de leur durée de vie.
Pour tenir compte aux incertitudes liées à la modélisation climatique et aux scénarios d'émissions futures, ClimateVision respecte les bonnes pratiques scientifiques en vigueur et propose des évaluations multi-modèles et multi-scénarios. Les températures extrêmes sont évaluées pour plusieurs scénarios d'émissions et un ensemble représentatif de modèles climatiques, fournissant une évaluation robuste et complète, adaptée à chaque situation. La qualité des données corrigées, la significativité statistique des tendances et la robustesse des évaluations multi-modèles sont testées à l'aide de méthodologies scientifiques reconnues.
ClimateVision s'appuie sur les dernières projections climatiques du GIEC et permet d'obtenir des résultats en moins de 24h, partout dans le monde. Intéressé ? Contactez-nous et protégez dès aujourd'hui vos infrastructures critiques contre le changement climatique !
Construisez en toute confiance ! Callendar a fourni des projections climatiques et des évaluations d'impact, notamment des études des températures extrêmes, à des grands projets industriels en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.

Par ailleurs, Callendar est expert au sein du groupe de travail sur les températures extrêmes de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection.